6 salariés sur 10 épuisés : quels enjeux pour l’entreprise ?

6 salariés sur 10 fatigués : comment l'entreprise peut-elle agir ?

Une étude réalisée en 2022 par l’Institut Cohda pour le compte de PYOGO montre que plus de 60% des salariés se déclarent en état de fatigue physique et psychique très fort, voire extrême. Pour les entreprises, l’impact est bien réel : d’après l’étude, plus les salariés se sentent fatigués, plus leur désengagement (démission, maladie) vis-à-vis de leur entreprise est profond, et plus leur état de santé auto-déclaré se dégrade. Un constat qui transcende l’âge, le genre ou le statut, et soulève des questions quant aux attentes de plus en plus fortes portées sur les entreprises.

Des salariés fatigués à la santé globale dégradée

Fait surprenant, plus de la moitié des salariés déclare dormir moins de 6 heures par nuit, un quota pour beaucoup très insuffisant. D’autres indicateurs témoignent d’une santé en forte dégradation : un stress professionnel élevé (64% des salariés fatigués se disent très ou extrêmement stressés, soit 18 points de plus que la moyenne), une prise de poids conséquente (28% ont pris plus de 3kgs dans l’année, contre 11% parmi les moins fatigués). Ils sont aussi 88% à se plaindre de douleurs récurrentes.
Le constat est simple : plus les salariés sont fatigués – qu’elle qu’en soit la cause, plus ils ont une perception négative de leur état de santé global. Mais le constat ne s’arrête pas là.

Absentéisme, démission, non-recommandation : un engagement en chute libre

Ce qui interpelle dans cette étude, c’est de constater que cette perception négative se transpose aussi sur l’environnement de travail :

Le taux d’absentéisme passe du simple au double (de 23 à 46%). La moitié des salariés fatigués disent également gérer très difficilement leurs émotions, contre 11% chez les moins fatigués. En matière d’épanouissement dans la société, le constat est aussi sans appel : 12% des salariés fatigués envisagent clairement de quitter leur poste en CDI dans l’année (3% parmi les plus en forme). Et 42% recommandent leur entreprise, contre 60% des salariés moins fatigués.
Ainsi, la fatigue génère chez les salariés plus de stress et de questionnement, jusqu’à remettre en question le sens de leur travail et leur avenir dans leur société.

Les frontières vie privée / vie pro de moins en moins tabou dans l’entreprise

Que ce soit chez les sportifs, les personnes pratiquant un loisir, ou celles plus attentives à leur alimentation, on constate à travers ces chiffres moins de fatigue, moins d’arrêts maladie, une meilleure projection dans l’entreprise, et une meilleure recommandation.

Un salarié qui prend plus soin de sa santé physique et mentale serait plus prompt à s’épanouir dans son entreprise ?
Traditionnellement, on fait porter la responsabilité du mal-être à l’entreprise et l’organisation du travail, mais il faut en fait aborder la question de façon plus globale. Alors que la priorité, c’est finalement de mieux outiller les salariés, pour leur permettre de se prendre en main et vivre plus sereinement leur quotidien. Donc parler stress, charge de travail et relations dans l’entreprise, oui mais aussi sommeil ou parentalité par exemple, des sujets encore trop réservés au domaine privé.


Et là, l’entreprise a toute légitimité pour aborder ses sujets avec les salariés : 84.6% des salariés interrogés plébiscitent la mise en place d’ateliers en faveur de leur santé, dans leur entreprise. Avec comme thématiques prioritaires : le sommeil, devant la gestion du stress et la nutrition en 3ème place.